Ce fut un cours très joyeux aujourd’hui en troisième CHAM, car les élèves devaient présenter leur projet de création devant toute la classe. On a beaucoup ri, mais je dois saluer ici leur investissement. Ce n’est pas si simple de composer, créer une partition illustrée et tourner un clip vidéo ! Je crois que malgré les nombreuses heures passées, ils y ont pris beaucoup de plaisir, en tout cas moi j’en ai eu énormément à découvrir leurs travaux et je suis très fière d’eux ! En même temps, qui de mieux placés que mes CHAMeaux pour rendre hommage à Guillaume Apollinaire et son Bestiaire ?
Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d’Alfaroubeira
Courut le monde et l’admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j’avais quatre dromadaires.
Mon pauvre cœur est un hibou
Qu’on cloue, qu’on décloue, qu’on recloue.
De sang, d’ardeur, il est à bout.
Tous ceux qui m’aiment, je les loue.
Du Thrace magique, ô délire !
Mes doigts sûrs font sonner la lyre.
Les animaux passent aux sons
De ma tortue, de mes chansons.
Le travail mène à la richesse.
Pauvres poètes, travaillons !
La chenille en peinant sans cesse
Devient le riche papillon.
En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Belles journées, souris du temps,
Vous rongez peu à peu ma vie.
Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans,
Et mal vécus, à mon envie.