London walk

Douze ans que je suis arrivée au Collège Claude Monet pour la création de la CHAM, en même temps que mon cher collègue d’anglais Mathieu Chadefaux (que je connaissais d’une précédente affectation à la cité scolaire Maurice Ravel, Mathieu qui est devenu mon ami et est professeur principal de la 6e CHAM depuis la 2e promotion – j’étais celle de la première, logique), et nous n’avions encore jamais organisé de sortie scolaire ensemble, mais comment est-ce possible ?

Pourtant, à en juger par le rythme plus que soutenu de la journée d’hier passée à crapahuter dans les rues de Londres avec nos CHAMeaux de 6e accompagnés de leur super professeur de mathématiques, Maud Lelièvre, on ne peut pas nous taxer d’être lents ! Madaaaaaame, on va marcher encore longtemps ? Quand est-ce qu’on prend le bus, là, m’a demandé à plusieurs reprises mon petit troupeau aux pieds fatigués (je vous rassure tout de suite, seuls leurs pieds l’étaient, sinon, c’est incroyable comme un élève de sixième ne s’arrête jamais de parler, mais alors vraiment JAMAIS), tandis que Mathieu, oubliant son bon 1m85 (en réalité, je n’ai aucune idée de sa taille exacte, mais ses jambes n’ont rien de comparable avec les miennes et mon 1m59 et demi, je tiens beaucoup au demi, ni encore avec celles de nos élèves) me répétait bon ça va, je marche lentement, non ? Comme quoi, tout est relatif…

NDLR : après relecture, Mathieu me précise qu’il mesure 1m87, et après je m’étonne d’avoir l’air d’un Yorkshire qui trottine à son maximum pour essayer de le suivre !!!

NDLR2 : je n’arrive pas à savoir si Mathieu m’a fait une blague concernant sa taille réelle ou pas. Les paris sont ouverts. Je laisse le soin à mes élèves de résoudre l’équation mystère : 1m87 ou seulement 1m85 ? Madame Lê Manh en Yorkshire ou en Cocker ?

La météo était tout simplement incroyable ! Vous avez de la chance, il a plu en continu absolument toute la semaine dernière, m’a confié mon neveu Lambert qui vit à Londres et qui nous a rejoints pour notre pique-nique à l’heure du déjeuner, devant l’air plus qu’intrigué de mes élèves se demandant bien qui ça pouvait être, ahhhhh, c’est votre neveuuuuuu, ont-ils été rassurés, ben oui, je ne me jette pas dans les bras d’un inconnu anglais, moi, et ils ont alors convenu d’une petite ressemblance entre nous, Madame, il faut absolument qu’on vous prenne en photo !

Au programme de cette journée à 18000 pas selon le téléphone de Judith : une balade dans le street art londonien, même si je sais que tu détestes ça, a rappelé Mathieu ce qui n’est pas exact. J’aime le street art quand il s’inscrit pleinement dans son territoire, pas quand il s’agit d’immenses illustrations plaquées n’importe où et qui pourraient être interchangeables, nuance !

Les élèves ont dû prendre un million de photos. Je poste quelques unes des miennes.

Puis nous avons pris un des ces fameux bus londoniens pour nous rendre dans le quartier de Westminster.

Mais où sont les garçons sur ces portraits ? Même moi, je ne me l’explique pas, mais c’est vrai qu’ils se mélangent encore très peu aux filles en sixième.

Sincèrement, vous avez déjà vu le Parlement sous un ciel bleu pareil, vous ? Petite pensée pour les CHAMeaux des promos 4 et 5 que j’avais emmenés à Londres quand ils étaient en quatrième, et que Big Ben était encore cachée par les échafaudages, il faudrait songer à organiser des voyages d’anciens).

Alors, il y a bien un petit un air de famille, non ?

Après un déjeuner sur les marches de l’église St Martin in-the-Fields où les élèves affamés se sont jetés sur les sacs de nourriture choisis par eux-mêmes au Tesco du coin, faisant beaucoup rire mon neveu, nous nous sommes enfin posés pour un récital d’une heure par le pianiste français Antoine Préat installé à Londres, et dont nous avions préparé le programme en classe.

A l’issue du concert, Antoine est venu répondre aux questions des élèves (je lui avais demandé à l’avance par mail s’il pouvait accorder un petit temps de discussion à mes apprentis musiciens et il m’avait aussitôt répondu qu’il nous rencontrerait avec plaisir, en plus, il voit très bien où se situe le collège Claude Monet puisqu’il a passé son enfance dans le 13e arrondissement, comme quoi le monde est petit) et ce fut un moment très sympathique. Merci Antoine Préat, qui viendra jouer à Paris le 12 avril 2026, à vos agendas !

Quelques achats de souvenirs plus tard, nous avons filé à la National Gallery, c’est que nous avions un programme à tenir, où nous avons recherché tous les tableaux que les élèves avaient présentés en classe lors des exposés de préparation à cette journée londonienne.

Retrouver Monet à la National Gallery

Petit passage obligé par la boutique du musée, où les élèves ont un peu eu tendance à prendre les livres sterling pour des euros, par chance pour nous, le taux de change n’est pas trop défavorable en ce moment, puis métro étouffant jusqu’à St Pancras , heureusement, nous n’avions que quatre stations à faire, où nous avons eu le temps d’acheter de quoi diner pour notre train retour, Madaaaaame, je ne retrouve pas ma carte d’identité pourtant je la mets tout le temps dans cette pochette et elle n’y est plus! ah non hein, tu vas bien chercher et la retrouver, ouf !

On est d’accord que chez Eursostar, ils pourraient améliorer les conditions d’attente, non ?

Les élèves n’ont pas plus dormi au retour qu’à aller (pourtant nous étions debout depuis 5h du matin voire plus tôt pour certains), et ont mangé quasi en continu, CHUUUT !!!!! taisez-vous, on n’est pas seuls dans le train, mais qu’est-ce que tu fais encore debout ? mettez-vos déchets à la poubelle, parlez moins fort, mais oui vous avez le droit d’aller aux toilettes, si je te ré-entends encore une fois, je te change de place VS quand-est qu’on arrive ? on peut aller faire pipi ? on est encore en Angleterre ? on est sous la Manche là ? j’ai mal au ventre, je n’ai plus mal au ventre, à qui est ce paquet de chips ? qui veut des bonbons ? ah bon on arrive déjà mais est-ce que j’ai quand même encore le temps d’aller faire pipi ? Bref, le voyage s’est très bien passé, dans une rame climatisée à 12 degrés ce qui nous a fait un choc thermique avec les 33 degrés en arrivant à Paris, à tel point point qu’on envisage de réorganiser cette journée l’an prochain avec la 13e promotion qui devrait connaître les résultats du recrutement très bientôt.

En attendant, très bon week-end (reposant) à tous !