Le Bestiaire d’Apollinaire

Ce fut un cours très joyeux aujourd’hui en troisième CHAM, car les élèves devaient présenter leur projet de création devant toute la classe. On a beaucoup ri, mais je dois saluer ici leur investissement. Ce n’est pas si simple de composer, créer une partition illustrée et tourner un clip vidéo ! Je crois que malgré les nombreuses heures passées, ils y ont pris beaucoup de plaisir, en tout cas moi j’en ai eu énormément à découvrir leurs travaux et je suis très fière d’eux ! En même temps, qui de mieux placés que mes CHAMeaux pour rendre hommage à Guillaume Apollinaire et son Bestiaire ?

Le Dromadaire

Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d’Alfaroubeira
Courut le monde et l’admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j’avais quatre dromadaires.

Le Hibou

Mon pauvre cœur est un hibou
Qu’on cloue, qu’on décloue, qu’on recloue.
De sang, d’ardeur, il est à bout.
Tous ceux qui m’aiment, je les loue.

La Tortue

Du Thrace magique, ô délire !
Mes doigts sûrs font sonner la lyre.
Les animaux passent aux sons
De ma tortue, de mes chansons.

La Chenille

Le travail mène à la richesse.
Pauvres poètes, travaillons !
La chenille en peinant sans cesse
Devient le riche papillon.

Le Paon

En faisant la roue, cet oiseau,
Dont le pennage traîne à terre,
Apparaît encore plus beau,
Mais se découvre le derrière.

Le Chat

Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison
Sans lesquels je ne peux pas vivre.

La Souris

Belles journées, souris du temps,
Vous rongez peu à peu ma vie.
Dieu ! Je vais avoir vingt-huit ans,
Et mal vécus, à mon envie.

Rentrée en musique 2025

C’est sous le signe d’Aznavour qu’une cinquantaine de CHAMeaux actuels et anciens ont accueilli les nouveaux élèves de 6e et leurs parents. Bravo et merci à eux pour leur engagement !

Et c’est parti pour ma 30e année scolaire en tant que professeure, aïe, ça commence à chiffrer… Très bonne rentrée à tous !

Concert surprise

Quand Julie, conseillère aux études au CMA 13 et maman de Salomé, m’a prévenue qu’une petite surprise m’attendait aujourd’hui (sans plus de précisions, ben oui, c’est le concept d’une surprise), et qu’elle m’a donné rendez-vous au départ au parc de Choisy à 15h, je m’attendais à un goûter ou un pique-nique, puisqu’en CHAM, l’équation est la suivante : Choisy = on mange !

Entre-temps, les prévisions météorologiques sont devenues franchement inquiétantes, et j’ai commencé à imaginer un scénario catastrophe. Je nous voyais déjà au 20 heures, en mode la CHAM Claude Monet organise un pique-nique par 38 degrés à l’ombre, alors que le pays entier est en alerte canicule. A ce stade, 12 enfants sont toujours hospitalisés à la Pitié-Salpêtrière et se trouvent dans un état grave de déshydratation et leur professeur de musique totalement inconsciente d’avoir autorisé cette sortie a été placée en garde à vue. Oui je sais, j’ai toujours eu l’imagination débordante, mais le fait est qu’on meurt de chaud aujourd’hui à Paris.

Heureusement, rien de tel ne s’est produit ! En fait de surprise, les élèves de 3e CHAM m’avaient préparé un petit concert privé au conservatoire, leur deuxième maison, et m’ont chanté trois oeuvres qu’on avait travaillées en classe entre la sixième et la quatrième ! N’est-ce pas adorable ? Mon cœur déjà liquéfié par la chaleur a achevé de fondre.

Merci mes élèves, vous resterez mes CHAMeaux pour toujours, ceux de la 9e promotion ❤️

PS : Petit message à l’intention de Thierry Rolando, mon inspecteur : je crois que je vais m’octroyer un petit mois de vacances supplémentaire… Aurélien est parfait à la direction. Il pourra assurer la rentrée à ma place, et en plus, c’est un Lehman ! On ne va tout de même pas chipoter pour une question d’orthographe !

PS 2 : A ceux qui se demandent ce que vont devenir ces presque déjà anciens élèves, ils ont eu des affectations incroyables en lycée : deux vont à Louis Le Grand, cinq à Henri IV, un à l’école Boulle, trois poursuivent un cursus musical à La Fontaine (un en double-cursus, deux en S2TMD) trois partent à Montaigne et j’en oublie forcément puisque je n’ai pas le tableau sous les yeux. Heureusement, beaucoup aussi restent à Monet. Ouf, je ne me sens pas totalement abandonnée comme ça !