Vendredi 12 octobre 2018 : J-5
Le départ approche ! Mercredi prochain, accompagnée par Yannick Treguer, leur professeur principal et professeur d’anglais, et Antoine Forestier, leur professeur de mathématiques (qui était déjà venu avec moi à Venise en mars 2017), j’emmène les élèves de 4e CHAM à Londres. Un grand merci d’avance à mes deux collègues d’avoir accepté de faire partie de l’aventure, et bien sûr à Charlène Rozières de l’agence Cadran scolaire, avec qui je collabore pour la troisième fois avec toujours autant de plaisir. Ceux qui suivent ce blog ont sans doute remarqué qu’il n’y avait pas eu de voyage l’an dernier, et pourtant, nous avions avec Charlène élaboré avec soin un programme de voyage à Madrid qui, malheureusement, n’a pas pu avoir lieu, les prix des billets d’avion s’étant inexplicablement envolés en flèche.
Pour l’heure, Charlène m’a remis tous les documents pour le voyage. Les élèves ont fait des exposés afin de préparer nos visites (le dernier est prévu mardi, la veille du départ !), et nous chantons en anglais à chaque cours, avec un accent merveilleux 😉
Je scrute la météo londonienne tous les jours depuis deux semaines (ce qui ne sert à rien) et pour le moment, ça m’a l’air plutôt bien parti, mais bon, je me méfie de la pluie anglaise…
Même s’il comporte son lot de nouveautés, notre programme de voyage comprend de nombreux points communs avec celui de London 2016.
Ce qui est amusant, c’est que plusieurs frères et soeurs de la première promotion partie avec moi en 2016, sont cette année du voyage. Eh oui, la CHAM de Claude Monet est une grande famille, comme je ne cesse de le répéter !
Mardi 16 octobre 2018 : J-1
Dernière journée de cours avant notre départ ! Je scrute la météo plus que jamais, d’autant qu’à Paris, c’est l’été, il fait 25° tous les jours.
Prévisions météo number 1 :
Prévisions météo number 2 :
Bizarrement, j’ai plutôt envie de croire la 2…
Quoiqu’il en soit, prévoyez un vêtement à capuche ou un parapluie, c’est plus prudent.
Demain, rendez-vous à 6h du matin Gare du Nord (oui, oui…), en bas des escalators qui mènent à l’Eurostar. N’oubliez pas d’apporter un pique-nique pour le déjeuner, ou des livres sterling pour acheter de quoi vous ravitailler, et surtout, surtout, vos papiers d’identité, et votre carte européenne d’assurance-maladie.
Soyez raisonnables avec la taille des valises, nous ne partons que trois jours. Inutile de transporter l’intégralité de votre garde-robe. Je rappelle que l’auberge fournit les draps mais pas les serviettes.
A demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne…
Mercredi 17 octobre 2018 : J1
5h15 : je ne saurais confirmer que la campagne a blanchi, car il fait toujours nuit noire depuis mon réveil à 4h45, et de tout façon, à une heure pareille, je suis complètement dans le brouillard. Je m’apprête à me mettre en route pour la gare du Nord. J’espère que tous mes petits élèves sont également sur le pied de guerre ! En attendant, je bois mon premier thé du matin, histoire de m’éclaircir un peu les idées, et je résiste à la tentation de sortir pour la douzième fois les billets de train de mon sac pour vérifier que les ai bien pris. Quoique. Va pour treize, on ne sait jamais !
7h30 : tout le monde était plus ou moins à l’heure au meeting point. Après des câlins aux parents, nous avons passé la douane et les contrôles de sécurité très facilement. Nous voilà donc dans le train, quelques heureux passagers se trouvent perdus au milieu de notre groupe. Nous avons bien tenté de leur proposer un petit déménagement vers des contrées plus silencieuses, mais non, ils tiennent à rester avec nous (incompréhensible car le train est loin d’être plein, mais bon). Le volume sonore reste relativement raisonnable.
8h15 : on va bientôt traverser la Manche. Est-ce que c’est le tunnel où on va voir les poissons ?
En attendant, les élèves jouent aux cartes en mangeant des chips.
10h (heure anglaise) : on est enfin à l’auberge St Christopher’s Inn the village. Notre train est arrivé avec son habituelle demi-heure de retard (classique avec Eurostar) et nous avons connu les joies du métro londonien aux heures de pointe.
Dépose des bagages et hop ! On repart. C’est qu’on a un programme à suivre !
10h30 : nous voilà à Borough Market. Tous ceux qui me connaissent un peu savent combien la nourriture est un sujet important pour moi 😂
Nous faisons donc une petite halte pour nous ravitailler.
A noter que nous aussi les professeurs sommes morts de faim. On aurait peut-être dû essayer le régime chips des élèves… En attendant, j’ai trouvé mon bonheur !
10h45 : pause forcée. En voulant prendre le métro à London Bridge, deux élèves ont réalisé qu’ils avaient laissé leurs Travel cards dans leurs valises à l’auberge (no comment)
Monsieur Treguer est donc courageusement parti les rechercher. Pourquoi courageusement ? Parce que la météo, comment dire… Eh bien il pleut (crachin continuel bien londonien). A noter que toute la journée, la météo continuera de nous annoncer qu’il n’y a pas de pluie aujourd’hui à Londres 🙄
13h : déjeuner dans le hall du British museum, ah bon ? mais on a déjà tout mangé, nous ! Les élèves semblent avoir apprécié les collections, j’ai adoré l’Afrique ! même si le département japonais était fermé, mince, on était justement venus pour ça ! Pour l’heure, les estomacs se remplissent une nouvelle fois.
14h15 : nous avons marché sous le crachin (je dois reconnaître que la météo number 1 avait raison malheureusement) jusqu’à Covent garden, avec un passage obligé devant le Royal Opera House, où qui sait, nos élèves se produiront peut-être un jour ? et c’est parti pour le premier temps libre du séjour. Nous verrons dans une heure, enfin une demi-heure maintenant, si tout le monde a bien le sens de l’orientation.
Avec mes collègues, nous avons décidé de nous poser dans un salon de thé. Le serveur nous a bien conseillés, et Monsieur Forestier entame donc son troisième dessert de la journée (en plus, c’est pas comme si j’avais mis un brownie au menu de ce soir 😉)
Rendons justice à Monsieur Forestier, le crumble, ce n’était pas pour lui !
17h50 : nous voilà enfin installés à l’auberge et je suis complètement morte totalement vivifiée par la petite marche que nous venons de faire, Madame, c’est encore loin, on arrive quand, j’ai trop mal aux jambes.
Les élèves ne se sont pas perdus dans Covent garden (je précise ça pour les parents inquiets par l’absence de mise à jour de mon site depuis le quartier libre).
En parlant des parents, on a fait une petite blague à Emmanuelle (maman géniale qui a dû m’accompagner à 77 sorties et répétitions diverses depuis 3 ans, coucou Emmanuelle 😉) car les élèves ont trouvé une boutique de farces et attrapes à Covent garden et ont acheté des petits souvenirs rigolos.
Nous avons également pu assister à un tour de magie.
Mais nous avons aussi notre magicien en 4e CHAM, qui n’a pas hésité à participer !
Puis, métro jusqu’au Museum of London, avec notamment un arrêt dans les salles consacrées à l’époque médiévale, puis une petite photo prise dans la victorian street qui leur a bien plu je crois.
En sortant du musée, j’ai décidé de rentrer à pied (pas seule,hein, avec tout le groupe) à l’auberge. Et le crachin s’est enfin arrêté, ouf !
En traversant la Tamise, nous avons eu une belle vue sur le Tower Bridge (si, si, regardez bien !)
Avec le Shard juste à côté :
Et enfin nous sommes arrivés. La répartition dans les chambres a donné droit à un grand moment d’excitation générale. Mais tout le monde a l’air bien installé.
(Je rassure les parents, cette chambre est pour quatre personnes en réalité)
Petite pause avant le dîner qui sera servi dans le restaurant de l’auberge à 18h30. L’AJ est très propre et moderne. Beaucoup mieux que celle de London 2016 à mon goût. Il faut dire que j’aime beaucoup ma chambre (merci Charlène !), la dernière fois, je n’avais pas de fenêtre, donc là, c’est le grand luxe, ah mais elle est trop bien votre chambre, on va venir se doucher là, prendre le thé, etc.
21h : de retour au calme dans ma chambre. Le couvre-feu est prévu à 22h. D’ici-là, les élèves ont le droit de se rendre visite les uns les autres. D’ailleurs, on a fait la même chose avec mes chers collègues, comparer nos chambres, et le gagnant est sans aucun doute Monsieur Forestier, qui a troqué sa cellule monocale (cf notre voyage à Venise en 2017) contre une chambre très chouette avec canapé et terrasse ; les élèves, si vous lisez cet article, la party tonight a lieu en 303 😉
Monsieur Treguer a nettement moins de chance. Eh oui, si c’est pas du bizutage, ça !
Je n’ai pas encore raconté le dîner, mais il faut d’abord que je me remette des décibels. Il faut aussi que je précise que cet été, pour préparer ce séjour, j’étais venue en reconnaissance voir la tête de l’auberge, et j’avais tout de suite repéré (non sans inquiétude) le bar hyper animé du rez-de-chaussée. Aussi quand Charlène m’a annoncé que nous dinerions ici le premier soir, je m’étais fait à l’idée que ce n’était pas un petit repas cosy qui nous attendait, loin de là…
Quelle bonne surprise donc que de voir le personnel de l’auberge nous installer dans un petit salon privatif et joliment décoré au sous-sol ! Nous allions pouvoir être au calme ! (parfois, je me demande si c’est normal d’avoir ce genre de pensée naïve après plus de vingt années d’enseignement)
Bref, force est de constater que notre groupe est largement plus bruyant qu’un bar branchouille.
L’arrivée des hamburgers a ramené momentanément un peu de silence (relatif).
Mais ensuite l’attente des desserts a été interminable, et le compteur à décibels a frôlé l’explosion. Et quand je pense que mes élèves se moquent de ma manie d’asperger ma salle avec des huiles essentielles purifiantes…. Là, les serveurs sont carrément venus désinfecter nos tables avec un produit spécial, avant de nous servir enfin les brownies tant attendus !
Devinez qui a annoncé faire l’impasse sur son quatrième dessert de la journée, mais l’a mangé quand même ?
22h18 : je reviens de ma tournée du soir. Les filles sont sagement dans leurs chambres et tout a l’air d’aller très bien. Monsieur Forestier et Monsieur Treguer sont partis voir les garçons. Espérons que la nuit sera calme. Il y a du monde dans l’auberge, mais j’ai l’impression que nous sommes le seul groupe. En tout cas, il y a du mouvement. Demain, petit-déjeuner à 7h45 pour les filles, 8h15 pour les garçons, avec une journée qui sera longue puisque le soir nous irons voir Les Misérables. Bonne nuit tout le monde 🛌
Mercredi 18 octobre 2018 : J2
4h45 : A croire que j’avais laissé mon réveil réglé sur l’horaire d’hier, mais non, même pas, je me suis naturellement réveillée très tôt ce matin, mais je ne suis pas la seule car j’entends déjà des gens marcher au-dessus de ma tête. J’ai peut-être l’explication :
Alors, qui a trouvé de quoi il s’agissait ? Personne n’a réussi à percer le secret de cette photo-mystère ? Bon je vous donne la réponse : voilà donc à quoi ressemble mon plafonnier une fois que j’ai bien éteint toutes les lumières de ma chambre ! Limite, je pourrais lire. Ils ne rigolent pas avec les règles de sécurité dans cette auberge. Bref heureusement que j’avais apporté un masque. Je me demande si mes élèves ont la même chose dans leurs chambres, mais je crains que oui, auquel cas, ceux qui ont absolument voulu avoir le lit du haut risquent de s’en être mordu les doigts !
8h30 : fin du petit-déjeuner, assez basique. Les élèves ont mangé des toasts, des céréales, et ont bu des jus de fruits rose fluo très esthétiques à défaut d’être bio. Le tout dans un froid polaire car on se demande bien pourquoi, mais les climatiseurs fonctionnent à plein régime, pas très J’aime ma planète tout ça.
La nuit semble avoir été courte pour beaucoup, mais celui qui a la plus petite mine est sans aucun conteste Monsieur Forestier, dont la chambre **** est malheureusement perdue au milieu d’un groupe d’Allemands qui ont fait un before jusque tard dans la nuit avant d’aller en boîte (moui…. si ça se trouve, Monsieur Forestier est parti danser lui aussi, qui sait 😉) En tout cas, moi je dis que ça se voit qu’il a besoin de sucre…
Les élèves m’ont confirmé la lumière verte dans leurs chambres aussi.
A 9h, on doit tous se retrouver dans le hall de l’auberge pour récupérer nos paniers-repas, puis départ pour le Royal Albert Hall. Ah, au fait, miracle : il ne pleut pas !
12h20 : fin de la pause déjeuner. Déjeuner qui a failli être très très light car l’auberge avait totalement oublié qu’elle devait nous le fournir, du coup, comme nous étions pressés ce matin et n’avions pas le temps d’attendre, le réceptionniste est venu nous livrer tout ça au pied du Royal Albert Hall à la sortie de notre visite !
Pas le temps d’écrire plus là, mais j’ai pris plein de photos que je posterai dès que j’en aurai l’occasion !
Je reprends l’écriture de cet article très sagement assise sur les bancs de l’église St Martin in The Fields, où nous sommes venus assister à un concert de musique sacrée. Je précise que je n’écris pas pendant le concert, mais que nous sommes arrivés très en avance. Il n’y a pas foule, et grâce à nous, la moyenne d’âge du public se trouve divisée par deux (mon éminent collègue de maths approuve ce calcul). La honte. Monsieur Forestier éclate de rire, car un élève vient de dire Madame, je me suis toujours demandé, pourquoi dans les concerts de musique classique, il n’y a que des vieux ? (en plus c’est faux, puisqu’il y a nous, vraiment n’importe quoi cette remarque 😂)
Donc ce matin, nous avons quitté l’auberge les mains vides, mais comment on va faire pour manger à midi (avec un ton angoissé), et après un petit trajet en métro, nous sommes arrivés au Royal Albert Hall pour une visite guidée en anglais. Nous nous sommes séparés en deux groupes, et le girl power et moi avons eu une guide très intéressante, et qui a parlé suffisamment lentement pour que nous puissions la comprendre, et du coup, j’ai appris plein de choses, notamment que le festival BBC Proms tirait son nom du mot français « promenade », et que c’était pour cette raison que toutes les places au parterre étaient des places debout vendues à des tarifs dérisoires afin que la musique classique soit accessible à tous.
Le concert commence ! Je reprends plus tard.
14h15 : nous avons migré à la National Gallery, située juste en face de St Martin, et j’essaie de reprendre le fil de mes idées, c’est de plus en plus décousu ce récit de voyage.
Où en étais-je ? Ah oui, la visite du Royal Albert Hall. Bien sûr nous avons admiré la salle, où les techniciens étaient en pleins préparatifs du spectacle de ce soir, une représentation du film Le Patient anglais (que je n’ai jamais vu d’ailleurs).
Petite photo entre filles depuis la salle où la reine vient se reposer quand elle assiste à un spectacle ici, ce qui est assez rare paraît-il :
A propos de la reine, pourquoi sa loge n’est pas pile en face de la scène ? Ha ha ha, vous le savez, vous ? Eh bien pour ne pas troubler les artistes sur scène, qui pourraient être intimidés par la royale présence si jamais elle se trouvait dans leur champ de vision. Je vous l’ai dit, on est devenus incollables sur cette salle. Du dernier étage, on a pu admirer une vue sur l’Albert mémorial (dont le financement a coûté un bras et failli compromettre la construction du RAH).
Fin de la visite. Guide partie sous les applaudissements (sont mignonnes mes élèves quand même) et nous sommes sorties en courant vérifier que nos déjeuners avaient bien été livrés au pied de la statue comme convenu, et oui, tout était bien là !
Madame, c’est bon, on peut manger maintenant ? (Heu, c’est-à-dire qu’il est 11h, c’est un peu tôt non ? En plus moi je n’ai pas faim du tout)
Je m’impose ! Les estomacs attendront. Et toute la petite troupe repart prendre le métro jusqu’à Trafalgar Square, où j’avais prévu qu’on déjeunerait. Le lieu est parfait, il n’y a pas de voitures, juste un monde dingue et un chanteur qui se prend pour Chris Isaac et qui est à fond, et on peut enfin manger nos sandwichs au soleil, la vie est belle.
Après le déjeuner (très pratique, une orange, quand on n’a pas de couteau, du coup les élèves la boudent, alors que c’est le seul aliment à peu près diététique de ce séjour), nous n’avons eu qu’à traverser la rue pour nous installer dans l’église. Et je crois que ça y est, je suis arrivée au point où j’avais quitté cet article.
Donc le programme du concert :
J’ai beaucoup aimé le premier et le dernier chants. Celui du milieu a réussi à endormir 80% de l’assistance (composée pour ceux qui n’auraient pas suivi d’octogénaires en pleine heure de la sieste, et donc qui ronflent, et de nos ados qui n’ont vraiment pas dû dormir suffisamment cette nuit). Pourtant les chanteurs étaient excellents et l’orgue sonnait très bien. On a chanté les 2 et 4 comme on a pu, il nous aurait fallu les partitions.
Puis, rue traversée en sens inverse et pendant que je vous écris du café de la National Gallery, après avoir accompagné Monsieur Forestier dans son premier dessert de la journée (mais sans gluten cette fois, du coup ça ne compte pas) Monsieur Treguer et Monsieur Forestier assurent eux leur rôle de Group Leader !
Comme il nous reste du temps et qu’il fait beau, nous allons ensuite nous rendre à Camden. La circulation à Londres est vraiment infernale, aussi je cherche des endroits qui pourraient plaire aux élèves et qui soient voiture free !
16h40 : quelque part au milieu de Camden Market, où les élèves sont en temps libre niveau expert, car ce quartier est constitué de tout un dédale de petites rues aux nombreuses échoppes. On a dû remettre les choses au point, quand on a vu des gens distribuer à nos élèves des flyers pour aller se faire tatouer, ben quoi, c’est pas interdit dans la charte que Madame Lê Manh nous a fait signer (oh là là, il faut que je pense à faire un petit update de ce document, moi). J’ai mon téléphone en fort dans ma poche, et je le regarde environ 1000 fois par minute.
Ils sont tous là à l’heure prévue, thank God !
17h55 : nous sommes arrivés dans notre restaurant italien où nous devons diner très tôt, puisque ce soir, c’est le grand soir, nous sortons au spectacle.
Ce qui est marrant, c’est qu’il y a deux italiens du même nom dans la même rue (insensé). Évidemment, on est entrés dans le mauvais, dommage, il nous plaisait bien !
(Tout le monde aura trouvé aisément dans lequel de ces deux restaurants nous sommes finalement)
Arghhh, nous sommes maudits pour les repas aujourd’hui ! J’avais pré-commandé des pizzas et de la classique glace à la vanille, et le serveur nous dit que non, ce sont des pâtes aux champignons qui nous attendent ! Charlène, au secours !
De toute façon, ils ne font même pas les pizzas au poulet que Cadran scolaire m’avait proposées, je n’ai pourtant rien inventé, la preuve en image :
Bon, on se fait une raison, en plus, on ne veut pas être en retard au théâtre. Du coup on négocie le choix des sauces, et Monsieur Treguer se retrouve à compter quinze fois des mains qui se lèvent dans tous les sens, mais bon, on va y arriver ! A quelle heure on va manger, ça c’est une autre histoire. D’ailleurs le serveur n’a pas l’air confiant lui non plus car il vient de nous demander si on était d’accord pour prendre notre dessert à emporter. Oui oui on est d’accord. On est hyper arrangeants, nous. Et tant mieux d’ailleurs, car on va échapper au cheesecake (vraiment horrible ce gâteau) et retrouver la glace vanille prévue avec, c’est trop la fête ce soir, une deuxième boule au chocolat offerte par la maison, whaou !
18h45 : les pâtes nous ont été servies dans un délai très raisonnable. Rien d’exceptionnel, mais tout à fait correct. Les enfants ont l’air d’avoir tout mangé. Le service est vraiment très gentil, et la salle à l’étage rien que pour nous est agréable. On a même le temps de manger notre glace sur place. Du coup on leur pardonne les pizzas manquées.
19h20 : en direct du Queen’s theater. Ça va commencer dans dix minutes. Et c’est parti pour trois heures de Victor Hugo en langue anglaise, cherchez l’erreur !
Je n’ai pas vu cette comédie musicale depuis que mes parents m’ont emmenée la voir à Mogador il n’y a pas loin de trente ans, voilà qui me donne d’un coup l’impression d’avoir le même âge que le public de St Martin 😥
Entracte. On passe une super soirée, mais c’est hyper bien ! C’est génial !
Quant à moi, j’ai cru au début que j’étais devenue bilingue « my name is Jean Valjean ; and I am Javert », mais hélas ça n’a pas duré ! Et puis je ne comprends pas trop pourquoi Marius préfère Cosette à Eponine qui chante mille fois mieux enfin ! Trêve de plaisanterie. Les Anglo-saxons savent vraiment faire les comédies musicales. En tout cas Monsieur Treguer est emballé !
23h30 : déjà de retour à l’AJ. Je me demande si on n’aurait pas pu caser un petit musée ou une petite visite supplémentaire sur le chemin du retour…
En fait, on est tous cuits. Les élèves ont les yeux rouges comme ceux des lapins albinos, et sont ravis à l’idée d’être en vacances dès notre retour, quoi ? Monsieur Treguer a cours samedi matin ? Oh le pauvre, ça donnerait presque envie de lui faire un câlin ! Pour en revenir aux Misérables, le chanteur qui jouait le rôle de Jean Valjean a largement dominé la distribution ce soir, ce qui tombe bien vous me direz. Tous étaient très pro quoiqu’il en soit. Il nous a juste fallu un petit temps pour nous habituer à Cosette qui est devenue noire à l’âge adulte, mais bien sûr ça n’a été l’affaire que de quelques secondes.
Les élèves ont été impeccables pendant le spectacle, pas comme mes voisins, un couple de quadras qui a passé son temps à grignoter et a été jusqu’à sortir un paquet de chips pendant « On my own » qu’en plus on a travaillé en classe, non mais quel crime, bref j’ai dû faire de la discipline, un comble (rendez-moi mes petits vieux et tant pis s’ils ronflent).
Au moment de reprendre le métro, à force de répéter aux élèves de bien faire attention à vos affaires et surtout, rangez votre Travel card, qui ne retrouvait plus la sienne ? (Il faut vraiment que je fasse du tri dans mon sac d’ici à demain moi)
Tout le monde a regagné sa chambre (enfin je l’espère), et je ne suis pas fâchée de retrouver mon lit. Je ne sais pas s’ils ont un vrai problème avec la clim dans cette ville ou si c’est moi qui couve une grippe carabinée (je penche toutefois pour l’hypothèse numéro 1), mais j’ai été frigorifiée toute la soirée, et j’ai passé l’intégralité du spectacle emmitouflée dans le manteau gracieusement prêté par Monsieur Treguer avec ma doudoune en guise de couverture. Bref il est temps que je dorme, avec ma petite lumière verte en guise de doudou !
PS : Monsieur Forestier n’a pas besoin d’aller en boite cette nuit. Au bar du rez-de-chaussée, la musique bat son plein et tout le monde danse. Par chance, ma chambre est au quatrième étage !
Vendredi 19 octobre 2018 : J3
Encore une fois réveillée à 4h45 ! Mais comment est-ce possible ? En plus aujourd’hui, c’est limite grasse matinée, surtout pour les filles qui prennent leur petit-déjeuner en second, puisque je leur ai donné rendez-vous à 8h30, les garçons mangeront eux à 8h (ce n’est pas que je sois contre prendre mon thé en classe entière, c’est juste que nous ne tenons pas tous ensemble dans la salle de restaurant).
Au programme de ce matin, une promenade dans le quartier de Westminster. On va essayer de voir la relève de la garde, et pour ça de trouver un endroit stratégique où se poser, car devant Buckingham Palace, il y a vraiment trop de monde. Ensuite, nous pique-niquerons dans un parc anglais avant de retourner abaisser la moyenne d’âge de St Martin in the Fields une seconde fois.
Il n’y a pas eu d’agitation dans le couloir de mon étage cette nuit. Je croise donc les doigts pour retrouver mes élèves frais comme des gardons ce matin !
8h : je me surprends en train de grignoter des biscuits au chocolat dans ma chambre, incapable d’attendre le petit-déjeuner. Ce n’est pas la grippe que j’ai attrapée, mais le virus sucré de Monsieur Forestier !
9h : fin du petit-déjeuner où les élèves sont arrivés douchés, parfaitement à l’heure et de bonne humeur. Rangement des chambres. On doit se retrouver en bas dans une petite demi-heure, avec nos valises, que l’auberge semble découvrir qu’elle doit garder jusqu’à notre départ pour St Pancras (sont très sympas ici, mais totalement inorganisés). Paniers-repas on time or not cette fois-ci ? Les paris sont ouverts. Le ciel est d’un bleu magnifique. Quelle chance nous avons ! Je vais pouvoir ranger mon écharpe en cachemire géante que j’avais prudemment enroulée autour de mon cou avant de descendre dans la salle de restaurant ultra climatisée.
11h45 : oserai-je avouer que je suis sur une chaise longue au soleil dans le magnifique Saint James Park ? Nous avons donc libéré les chambres, rendu les clés (aucune clé perdue !), récupéré nos pique-niques pour le déjeuner (strictement identiques à ceux d’hier donc honnêtement pas terribles, et surtout pas très copieux pour des ados je trouve). Les valises sont restées rangées dans un coin de l’auberge derrière le bar, et nous avons pris le métro direction Westminster, pour nous balader dans le quartier historique de Londres.
Big Ben est en travaux malheureusement.
Du coup Madame, on va être obligés de revenir l’année prochaine !
Nous avons réussi à rester à peu près groupés entre les hordes de touristes asiatiques. L’abbaye de Westminster est toujours aussi belle.
Petite marche jusqu’à Buckingham Palace, avec la foule qui s’est nettement intensifiée, relève de la garde oblige. On a juste regardé passer la garde montante, impossible d’accéder aux grilles de Buckingham de toute façon. Comme toujours, c’est à croire que la terre entière s’est donné rendez-vous ici.
Et nous voilà donc dans la nature anglaise pour un petit temps libre d’une heure avant le concert à St Martin, et les professeurs ne sont pas les seuls à avoir trouvé les chaises longues !
12h45 : les élèves étaient encore une fois tous à l’heure au point de rendez-vous dans Saint James Park. Je dois reconnaître qu’ils auront toujours été ponctuels durant ce séjour, ce qui est très agréable pour nous les professeurs.
Nous avons marché une vingtaine de minutes pour atteindre l’église St Martin, tiens, mais on ne serait pas déjà venus ici ? Au programme du concert de ce midi, un récital piano-chant. Le concert n’a pas encore commencé mais déjà le public est beaucoup plus bavard qu’hier, plus dynamique quoi. Il y a peut-être moyen que ce moment musical ne se transforme pas en sieste générale cette fois. Monsieur Forestier est en train de me dire qu’il y a plus de jeunes. Devant mon air interloqué, il précise qu’il y a plus de gens de moins de 60 ans. Ah oui effectivement. J’aime bien Monsieur Forestier. Avec lui on est jeunes très longtemps !
C’est un bon format, ces petits Lunchtime concerts de 45 minutes. Nous nous sommes donc immergés dans de la musique anglaise. La chanteuse a un joli timbre, dommage qu’elle ait un léger voile sur la voix.
En reprenant le métro pour aller récupérer les bagages, mais on fait quoi maintenant ? Ah bon, on repart ?, à croire que je n’ai pas envie de rentrer moi non plus car nous avons pris la rame en sens inverse. Heureusement, une élève a fini par s’en apercevoir, au bout de quatre stations tout de même !
Argghh ! Je viens de perdre toute la mise à jour du texte que je venais d’écrire !
Je résume : il est 17h40 heure française. Nous sommes dans l’Eurostar et nous sommes à l’heure (évidemment nous aurons une bonne demi-heure de retard à l’arrivée, mais je ne le sais pas encore). Je donne donc rendez-vous à notre comité d’accueil à 19h47 en tête de train.
Je reviens sur les dernières heures de notre voyage. Nous sommes repassés à l’auberge après avoir bien visité le métro londonien, Madaaaaame, est ce qu’on va encore avoir un temps libre pour faire du shopping ? (manifestement j’ai mal communiqué sur le fait que nous étions sur le départ) et nous sommes redescendus une dernière fois dans le métro pour aller à la gare. Et première et seule Travel card perdue du séjour !
A St Pancras, nous avons pris un petit quart d’heure pour acheter de quoi grignoter dans le train, c’est normal que j’aie la clé de la chambre de l’hôtel dans ma poche ? (non, ce n’est pas normal) et nous avons passé sans encombres les contrôles de sécurité. À côté de nous, il y avait un autre groupe d’élèves français, une classe de quatrièmes aussi m’a dit leur professeur, qui vouvoyait ses élèves. Du coup je m’y suis essayée, mais ça a fait beaucoup rire les miens d’élèves, de toute façon, j’ai dû tenir à peu près dix minutes.
18h : les élèves jouent aux cartes. Ça a été très compliqué de les assoir. Ils ont passé la première demi-heure du trajet à échanger leurs places, à se demander si quand on arrivera à Paris ils auront enfin décidé à côté de qui ils voulaient se mettre. Il y a d’autres passagers, mais pour le moment, le volume sonore reste raisonnable, ou alors je deviens de moins en moins exigeante, c’est possible aussi.
En face de moi, Monsieur Treguer, qui n’est pas en vacances, lui, corrige ses copies ! Aie aie aie, je viens de renverser la fin de mon thé dessus, ce sont ses terminales qui vont être contents !
Ça y est, on est sous la Manche. Je ferais bien une petite sieste, bercée par la voix de Fyodor qui donne un cours de russe à Louis.
Ces Three days in London sont donc quasiment terminés. Je suis sur les rotules, car c’était très dense. Mais mes collègues ont été le top des accompagnateurs, et je les remercie très sincèrement de leur présence. Merci à Charlène aussi d’avoir organisé les choses en amont avec moi et d’avoir suivi le voyage à distance, pour vérifier que tout allait bien. Merci aux lecteurs de ce blog d’avoir partagé ces trois jours avec nous. Et enfin un grand merci aux élèves qui ont été adorables. Toujours à l’heure. Pas d’histoires. Jamais personne en train de râler. Un vrai bonheur. Cela va me faire tout drôle de me retrouver sans eux. A tous, je vous souhaite de très bonnes vacances. Et à mes cinquièmes qui me demandent si on partira quelque part l’année prochaine, je réponds : on verra !
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